Pourquoi je suis contre les primaires

Je fais parti effectivement des militants qui ne souhaitent des primaires pour rien au monde ! En effet, après une longue réflexion et l’observation d’autres partis politiques, je me suis fait mon point de vue sur les primaires : elles sont délétères.

Des exemples montrant les méfaits des primaires

Le parti socialiste en 2007 : elles ont consommé et accentué la division.

Le parti démocrate américain : elles l’ont déchiré pendant de longs mois, donné du grain à moudre aux adversaires, rendu suspect la collaboration Obama-Clinton à leur décours et à mon avis affaibli le vote pour Obama (s’il avait perdu on aurait certainement tiré la conclusion que les primaires ont été néfastes !)

L’UMP en Ile-de-France : mêmes divisions et suspicions

Si elles peuvent être compréhensibles à l’intérieur d’un parti, elles choquent les observateurs et décridibilisent le parti en question.

Une question d’idées et non de personnes

Je me prononce donc contre les primaires pour les régionales et encore plus pour les présidentielles. Elles seraient contre productives pour porter nos idées car il s’agit d’idées et non pas de personnes.

De même, je me moque de qui sera notre candidat aux présidentielles pourvu qu’il porte nos idées.

Un parti n’est pas un pays

L’analyse, selon moi, doit être poussée plus loin : c’est une erreur majeure de vouloir appliquer à un parti la démocratie que nous souhaiterions voir appliquée à un pays.

Ce serait comme vouloir appliquer à l’armée d’un pays les mêmes principes électifs. Une armée est nécessaire pour défendre une démocratie, mais elle ne doit pas fonctionner avec un principe de démocratie interne !

La démocratie est un idéal à l’échelle d’un pays car la gageure dans un pays est de faire vivre ensemble des personnes dont les idées sont diamétralement opposées. Le seul moyen alors de trouver des règles communes justes est que chacun ait un pouvoir de décision égal.

Au sein d’un parti, pour moi, le principe est tout autre. Nous nous y retrouvons avec une même sensibilité, une base d’idées communes. Nous y sommes car nous voulons porter ces idées au niveau national.

Notre énergie doit être concentrée sur le but à atteindre

Si notre énergie est avant tout dépensée dans l’organisation interne, nous ne serons jamais en mesure de porter nos idées au niveau national. Pour moi, comme une organisation militaire, soit nous adhérons aux décisions de la direction et nous jouons notre rôle, soit, rien ne nous empêche de démissionner…

Ceci étant, il n’est pas interdit de s’exprimer sur les améliorations que nous souhaiterions pour la stratégie du mouvement. Du moment que ceci ne nous détourne pas de l’objectif !

Voici donc un avis certainement discordant avec beaucoup, mais qui ne doit pas être tabou dans le débat !

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6 réponses à Pourquoi je suis contre les primaires

  1. Jacques-Henri dit :

    Cher Dominique,

    Que proposes-tu à la place des primaires?

    De la cooptation, du népotisme, du copinage? Les méthodes actuellement pratiquées sont indignes et inefficaces.

    Indignes car ce ne sont ni le talent, ni le travail, ni les idées qui sont promues.

    Inefficaces car de telles méthodes ne nous aliènent pas que les militant(e)s mais aussi les électeur(ice)s.

    Tu parles d’organisation militaire. Un parti n’est pas une armée avec des militants que l’on embrigade, l’époque (bénie aux yeux de certains) de l’URSS est révolue.

    Qui contrôle l’armée si ce n’est l’expression du peuple via le vote?

  2. drgaudo dit :

    « Qui contrôle l’armée si ce n’est l’expression du peuple via le vote ? »
    Ce que je propose à la place des primaires, c’est le choix par la direction des candidats.

    Si ce parti cesse de défendre ce en quoi je crois, je le quitterai.

    Mais je crois que réclamer que les décisions viennent des militants, en particulier pour ce qui concerne les candidats est le meilleur moyen de rendre un parti politique inefficace.

    Je crois que les voies militantes qui s’élèvent au sein du MoDem sont la meilleure preuve que personne n’est embrigadé. Si tu quittes le parti, tu ne retrouveras pas des membres du KGB derrière ta porte !

    Justement, c’est (en théorie) le peuple qui démocratiquement contrôle l’armée, mais ce ne sont pas les militaires eux-même qui ont ce pouvoir ! Ce serait inquiétant !
    De même, les partis politiques doivent tous se soumettre aux règles édictées par les lois nationales !

  3. Alain107 dit :

    Je suis pour les primaires et en général pour que notre partis écoute le plus possible ses adhérant.
    On a pu constater ce que cela donne quand le chef dirige tout en monarque même pour une éléction où il n’était pas candidat.

  4. drgaudo dit :

    Diriez-vous Alain que Sarkozy ne dirigeait pas son parti en monarque en 2007 ??

    En regardant toutes les présidentielles de la 5ème république, il me semble que le candidat qui a gagné a toujours été le candidat « naturel » de son parti.

    Je pense que ce statut de leader est nécessaire.

  5. nemo dit :

    Je trouve vraiment la question des primaires assez secondaires (sans jeu de mots).
    Les idées et le programme d’abord. A partir du moment où nos représentants bénéficients d’une certaine légitimité (talent, expérience,…), je ne vois pas de mal à ce qu’ils soient nommés plutôt qu’élus par les militants.

  6. luciolebrune dit :

    Je suis du même avis que Nemo. Des primaires seraient peut-être l’occasion de propulser des gens très populaires sur Internet mais pas vraiment aptes à la tâche ou bien des tenants de courants dont le but inavoué est en fait de les aider à bâtir une carrière politique au dépens de notre mouvement et surtout des électeurs.
    De plus, quand je vois beaucoup de réactions qui n’ont plus rien de sensé,voire carrément haineuses et/ou délirantes, je me dis qu’il n’est pas bon de laisser choisir nos listiers par ceux qui les ont eues.
    Je précise que je n’étais pas contre l’idée de primaires avant, mais, et je crois que je vais un peu à contre-courant : je ne suis plus du tout pour depuis les dernières élections européennes et surtout les réactions qui ont suivi chez nos militants.

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